HEURES JOHANNIQUES - MATTHIEU 25:1-3 -DÉCEMBRE 1995 [Les "heures johanniques" sont proposées pour soutenir une recherche de Dieu dans le silence et la prière, même dans la vie quotidienne. Il s'agit de prendre un moment pour lire en silence le texte biblique suggéré, accompagné du bref commentaire et des questions. On peut se réunir ensuite en petits groupes de 3 à 10 personnes chez l'un ou l'autre des participants, pour un bref partage de ce que chacun a découvert, avec éventuellement un temps de prière.] Quand Jésus commença à Cana en Galilée à "manifester sa gloire", il assista à un mariage et prit soin que la fête ne s'arrête pas faute de vin (Jn 2). Bien avant lui, les prophètes avaient annoncé la "joie de l'époux" que Dieu éprouvera pour son peuple bien-aimé (cf. Is 62.5). Jésus lui-même compare le temps de la rencontre avec Dieu à des noces pour redire que Dieu se réjouit d'aimer et qu'il attire ceux qu'il aime dans sa joie. L'histoire de dix jeunes filles invitées à un banquet de mariage s'inscrit dans cette ligne: la vie chrétienne, c'est d'aller à la rencontre du Bien-Aimé (de "l'époux", dit la parabole Mt 25.1). La sortie des jeunes filles prenant leurs lampes pourrait faire écho à l'élan des premiers chrétiens dans leur attente de la joie du Royaume tout proche. Mais ensuite, le temps se fait long: "l'époux tarde" (v. 5). Le monde ne change pas, la fête qui devrait consoler les affligés et rétablir dans leur dignité les victimes des injustices semble si loin. L'attente, joyeuse au départ, se fait lourde. Les dix jeunes filles s'assoupissent, de même que les disciples, invités à veiller, s'endormiront de tristesse (Lc 22.45). Les lampes que les jeunes filles ont allumées évoquent la prière. Jusqu'à aujourd'hui les luminaires devant les icônes ou sur l'autel perpétuent l'usage des premiers chrétiens lors de leurs célébrations qui duraient "jusqu'au milieu de la nuit: il y avait bon nombres de lampes dans la chambre haute où nous étions réunis" (Ac 20.7-8). Mais quelle est l'huile qui fait brûler les lampes? Les cinq jeunes filles qui en ont des réserves ne peuvent pas la partager avec les autres. Sans prétendre à une réponse définitive, on n'aura pas tort de penser à l'Esprit Saint. Il continue à veiller et prier en nous, même quand nous nous assoupissons. Qui attend avec amour peut dire: "Je dors, mais mon coeur veille" (Ct 5.2). Mais personne ne peut à la place de l'autre habituer son coeur à l'intimité avec l'Esprit Saint. Qu'est-ce que j'attends dans ma vie, vers quoi voudrais-je aller? Comment la prière, seul ou avec d'autres, peut-elle nous soutenir dans notre attente d'un événement de Dieu? Comment être prêt à une rencontre avec Dieu en tout temps? "Johannine Hours" - 12/95 - ©71250 Taizé-Community, France.taize@cpe.ipl.fr --------------------------------------------------- file: /pub/resources/text/taize/franc: jhf-9512.txt .